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L’Envol des Pionniers, une aventure historique et tournée vers l’avenir

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L’Envol des Pionniers, lieu unique qui retrace l’histoire incroyable de l’Aéropostale, fête ses 5 ans. Nous avons rencontré Jean-Baptiste Desbois, son Directeur Général, qui en vrai passionné, nous a raconté le passé du site, son présent et son avenir, guidé par l’audace, l’innovation et un profond optimisme.

Club de la Com – Quelle est la genèse de L’Envol des Pionniers ?

Jean-Baptiste Desbois – Je repars du début ? Nous avons juste une centaine d’années à balayer [rires] ! En 1917, pendant la Première Guerre mondiale, Pierre Georges Latécoère s’installe à Toulouse Montaudran pour fabriquer des avions Salmson 2A2. En septembre 1918, la fin de la guerre approchant, il propose au Ministère de la Guerre de créer une ligne aérienne de transport de courrier vers les anciennes colonies françaises. Le 25 décembre 1918, Pierre Georges Latécoère décolle de l’aérodrome de Toulouse-Montaudran à bord d’un Salmson 2A2 et atterrit à Barcelone 2h20 plus tard. Il vient de lancer la première ligne aérienne postale française ! En 1927, Marcel Bouilloux-Lafont rachète la ligne et lui donne le nom d’Aéropostale. En 1933, la toute jeune compagnie nationale, Air France, agrégation de plusieurs compagnies dont l’Aéropostale, récupère le site de Toulouse Montaudran pour en faire un centre de révision technique, actif jusqu’en 2003. Puis l’activité déménage à Blagnac. Certains bâtiments historiques sont conservés et l’idée de créer un « espace mémoire » fait progressivement son chemin. Toulouse Métropole réhabilite alors le site et crée la scénographie permanente. L’Envol des Pionniers ouvre en décembre 2018, pour le centenaire du 1er vol de Latécoère.

CDLC – Comment s’organise le lieu ?

JBD – Nous avons une exposition permanente qui raconte l’histoire des Lignes aériennes Latécoère et de l’Aéropostale, jusqu’à Air France. Nous avons également une zone d’exposition temporaire. Et puis un atelier dédié aux scolaires pour initier les jeunes à cette aventure humaine et leur donner envie de s’impliquer dans ces métiers.
Nous avons également une activité B2B, nous accueillons des séminaires, des incentives… Les entreprises choisissent L’Envol des Pionniers car le lieu est porteur de valeurs, d’aventure humaine, de collectif, de dépassement de soi, de défrichage, de rencontre de l’autre : de l’esprit pionnier en somme. Quand les entreprises s’appuient sur l’identité du lieu, c’est toujours plus fort. Nous pouvons accueillir jusqu’à 150 personnes, suivant les configurations.

CDLC – Quel bilan faites-vous au bout de 5 ans ?

JBD – Un bilan positif ! L’un des défis était de ramener à la mémoire une histoire oubliée du grand public. Et aussi de à la renaissance d’un quartier resté en friche après le départ d’Air France. Nous avons accueilli 42 000 visiteurs en 2023 dont 5 800 scolaires. C’est une belle croissance, puisque nous avions 33 000 visiteurs en 2019. Nous proposons au grand public à la fois de comprendre la naissance de cette industrie aéronautique toulousaine mais aussi de la vivre. Nous sommes vraiment dans les bâtiments historiques : Latécoère, Daurat, Guillaumet, Mermoz, Saint-Exupéry y ont travaillé. Nous avons souhaité incarner l’esprit des lieux avec des animateurs qui ont un profil de comédiens. Ils mettent les visiteurs en immersion pour leur donner des clés de compréhension de façon ludique et dynamique. Vous pouvez croiser un mécanicien en tenue d’époque, une entoileuse, un pilote ou un chef d’escale. Cela fonctionne vraiment bien, nous recevons de très bons avis !

CDLC – Quels sont vos projets en cours ?

JBD – Nous accompagnons une association dans la construction d’un modèle de LATE-28 (avion mythique de la ligne) à l’échelle 1 non volant. Une quinzaine de lycées généraux et professionnels d’Occitanie travaillent sur le projet. Le rectorat nous aide à impliquer également des lycées au Maroc et au Sénégal, pour retrouver l’esprit de la Ligne. L’association vient de s’installer dans l’ancien Atelier moteurs en face de L’Envol des Pionniers, de manière à ce que le grand public et les scolaires puissent suivre l’avancement du projet.
Nous avons également créé un collectif, Toulouse Pioneers, qui regroupe des entreprises qui travaillent sur l’aviation de demain. Ce groupe a pour ambition de perpétuer l’esprit précurseur des pionniers d’autrefois en concevant le futur de l’aviation et des mobilités. Dans la même veine, L’Envol des Pionniers organise le 6 et 7 juillet 2024 l’événement « Tous audacieux », qui invitera à mettre en œuvre la part d’audace que nous avons en chacun de nous. Il y a eu un appel à projets, la sélection est en cours, nous rencontrons les candidats en ce moment-même.

CDLC – Quels sont vos outils de communication ?

JBD – Quand on parle de communication, j’aime à rappeler que nous faisons d’abord de la médiation scientifique. Nous sommes nous-mêmes une forme de média. A la Semeccel (la société qui exploite L’Envol des Pionniers et La Cité de l’Espace), nous avons 2 journalistes scientifiques dont le métier est d’aller vers le plus large public, celui qui nous suit sur les réseaux sociaux, qui consulte notre site internet. Notre site web est d’abord un site de contenu, avant d’être un site marchand. Dans un registre plus commercial, nous faisons de l’affichage, de la radio, nous travaillons avec l’Agence d’attractivité de Toulouse Métropole et les comités régional et départemental du tourisme. C’est ainsi que l’émission « La Carte aux trésors » est venue par exemple. Notre premier levier de communication, c’est le bouche-à-oreille, nous devons embarquer le public régional. Nous sommes à 60 % de public régional et 40 % de national. C’est un bon équilibre !

 

 


Article rédigé par Valérie Hameau, Directrice générale adjointe de l’agence Dixxit.

Membre du Comité Editorial du Club de la Com.

Photos Pierre Carton et Manuel Huynh, Envol des Pionniers.

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