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Retour sur le K Fait Com sur l’IA dans la communication et le journalisme 

Innover  Se rencontrer

Ce jeudi 23 mai de 8h30 à 10h30, a eu lieu le K Fait Com dédié à l’IA (Intelligence Artificielle) dans nos métiers, au Meeting Lab. Cette édition, développée en partenariat avec l’Association des Journalistes de Toulouse (AJT) et Toulouse Métropole, nous avons pu appréhender l’intelligence artificielle et son impact sur les métiers de la communication, du marketing et de l’information.

Les participants étaient nombreux pour connaître les dessous et les actualités liées à l’IA, appliquée au secteur de la communication et du marketing.

Christian Kazadi : Directeur Marketing & Communication groupe Evos

En préambule, Christian KAZADI prend le temps de retracer l’origine et l’historique de l’évolution de cette technologie depuis les années 50 avec Turing, et les dates marquantes comme le succès aux échecs de Deep Blue face à Kasparov dans les années 90, en précisant bien le sens étymologique qu’en français on a tendance à fantasmer comme une intelligence rivale de l’intelligence humaine, alors qu’en anglais cela n’a pas la même signification, jusqu’aux plateformes actuelles (GAFAM) des années 2020 qui ont scrappé (OPEN AI) ni plus ni moins le contenu du net à une échelle planétaire… Vertigineux ! On comprend mieux la puissance des outils mis à disposition du public au vu de cette richesse de leur base de données. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est la législation et la légalité vis-à-vis de la protection des auteurs : « On est en plein Far-West… » ainsi que la dimension éthique : est-on en train de balayer d’un revers de main la créativité humaine dans la réalisation des oeuvres (visuelles, rédactionnelles…), et les compétences opérationnelles des humains « remplacés » par des agents d’intelligence artificielle bien plus performants ? Ce qui est notable c’est de voir qu’on ne parle pas seulement de fonctions simples d’exécution mais bien de compétences techniques souvent élaborées.

Frédéric Marie : Rédacteur en chef du magazine Défense Zone • Directeur de l’agence de presse Collectif DR. 

Pour Frédéric MARIE, cette approche relève de la responsabilité des professionnels : oui à une aide quotidienne par la création de prompts en journalisme, de shorts optimisés pour le montage vidéo, la répartition des tâches à divers Acteurs Artificiels pour libérer du temps au journaliste d’aller sur le terrain afin d’aller chercher l’information la plus précise possible, chose qui ne saurait être confiée à une machine. Pour résumer, l’IA gère parfaitement la mise en forme de fonctions prédictives mais sera dans l’incapacité de remettre en question les informations disponibles, capacité proprement humaine.

Giovanni Iacono : Vidéos Marketing • Films publicitaire • Teaser • Événements • Interviews • IA 

Giovanni IACONO passe à la démonstration très concrète de ce que peut générer l’IA en termes de tâches : « Ma super-alliée qui fait à ma place le plus fastidieux de mon travail ». Il a ainsi mis au point une forme d’organisation nouvelle de son travail intégrant Midjourney et nous montre par des exemples comment affiner le brief par l’Intelligence Humaine (IH) en confiant la partie technique et artistique à l’IA. En résumé : plus les indications et la connaissance de l’IH seront pointues et précises, plus l’IA sera efficiente et performante.

Jean-Philippe Pech : Conseil en Intelligence Artificielle appliqué au développement des entreprises

Jean-Philippe PECH complète le tableau en insistant sur l’intérêt de fournir des informations sur soi de manière à modeler et individualiser l’IA que l’on souhaite associer, qu’il considère comme un véritable Assistant ou « Agent d’intelligence artificielle », faisant lui aussi appel à la démonstration par l’exemple à travers une vidéo de son avatar numérique en train d’effectuer une présentation, un double de lui-même qu’il a pu créer et doter d’une langue différente selon les besoins et parfaitement indifférenciable d’un humain à l’image. Votre Agent gratuit peut ainsi être dégoté sur huggingface.co/chat et à noter par ailleurs qu’il est possible d’indiquer que l’on ne souhaite pas que nos données soient utilisées pour entraîner ChatGPT. Bon à savoir. Les LLM couramment utilisés dans sa tâche : ChatGPT, Mistral (français), Llama (META AI) permettent de réaliser en des temps records un pitch commercial, des fiches-produits, voire de générer des idées créatives. Il pointe notamment l’opportunité de l’utilisation de l’IA en RH dans un processus de recrutement.

Alors, convaincu par ces passionnés convertis ?

Pas tout à fait, car cette nouvelle réalité dont on a tant rêvé pour beaucoup d’entre nous, génère aussi bien des zones d’ombre. L’intelligence humaine n’étant pas exempte de cupidité et de mauvaises intentions, l’IA aurait bon dos d’endosser à la place de son créateur les failles du système. C’est toute la question d’intégrer des données culturelles dans le respect des propriétés intellectuelles.

Réponse de Christian Kazadi : d’un point de vue éthique on est à un tournant réglementaire, faisant référence à l’ « IA Act », et de rappeler qu’en France les pouvoirs sont séparés alors qu’aux US les pouvoirs peuvent de servir librement dans la DATA. Concernant la tarification des prestations des agences même interrogation : comment dissocier le travail humain du travail artificiel ? Se rendre compte du ratio temps/exécution et s’appuyer sur la mention obligatoire « généré par l’IA » est un premier élément de réponse.

Par ailleurs, s’interroge une participante, n’objective t-on pas la subjectivité à travers des critères (forcément contestables) tels qu’en pratique l’IA : qu’est-ce qui est considéré comme beau, élégant, et tous les épithètes que l’on peut soumettre à son IA ?

Finement, Christian Kazadi rappelle que l’imitation reste le processus à l’origine de toutes ces technologies qui ont beau être très bluffantes, restent un ersatz et un outil, un prolongement de la main et de l’oeil pourrait-on dire… Et n’ont en effet aucune velléité à la vérité absolue. Doit-on se rappeler le mythe de la caverne de Platon et rester vigilant sur notre propre tendance à l’anthropomorphisme vis-à-vis de ces faux humains ?


Article rédigé par Mélanie Carpentier, Relations Publiques et Presse, Ville de Tournefeuille.

Membre du Comité Editorial du Club de la Com.

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