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L’Escale est enfin dotée d’une existence virtuelle à travers le lancement d’un site dédié

Rencontre avec la cheffe de projet de la direction des affaires culturelles, ville de Tournefeuille, Mélanie Carpentier.

En quoi ce projet fait-il bouger tes pratiques professionnelles ?

En vérité, le lancement d’un site internet chez la plupart de nos homologues, cela s’inscrit dans une stratégie marketing globale, c’est deux mois de travail de conception et de lancement et hop on passe à autre chose. Dans une collectivité, cela prend plus de temps (7 mois) ne serait-ce qu’au vu de la procédure des marchés publics, sans parler des étapes de validation auprès de nombreuses engeances : services informatique, financier, cabinet, élus, directeurs de département concernés. C’est donc un gros bébé (quoique prématuré à 7 mois…) qui vient s’inviter dans votre quotidien professionnel et dans la pratique, ce n’est pas neutre ; c’est un réel engagement en termes d’organisation de la charge de travail, et comme n’importe quelle naissance c’est avant tout un travail d’équipe qu’il s’agit de bien anticiper et border avant et après. La communication web et digitale n’étant pas ma spécialité ni mon cœur de métier, il a fallu s’adapter, se former, communiquer, faire de la pédagogie, et au final embarquer ses équipes !

En cela le choix du prestataire a été déterminant pour accompagner le projet. J’ai pu me reposer en termes de technicité mais aussi soyons honnête, de charge mentale, sur une cheffe de projet et une équipe formidable, celle de Corinne Farlat. Pour moi, outre l’expertise, les références, la stratégie de communication, la créativité, l’attention portée à l’écoresponsabilité, c’est avant tout une affaire de confiance dans la relation, c’est pourquoi j’ai été séduite par le travail collaboratif auquel nous a invité l’agence Novo, qui a adopté justement cette approche en « équipe », réunissant une demi-journée entière la mienne et la sienne autour d’un gros brainstorming avant de démarrer le boulot. Pour moi c’était un peu dur paradoxalement parce que cela signifiait accepter de rebattre les cartes alors que j’avais travaillé dur sur un cahier des charges complet, détaillé et théoriquement validé, et j’ai ainsi assisté à son « taillage en pièces » en direct, mais à l’arrivée je suis reconnaissante de cette méthode qui a permis la discussion, l’échange de points de vue, le partage et la mise en commun concrète des éléments de structuration concrets du futur « bébé », et surtout qui a permis l’implication de chacun. C’est rare de voir une équipe entière enthousiasmée par ce genre de projet a priori très technique, rébarbatif, de la commerciale en passant par le développeur, la directrice artistique et la dirigeante, tout cela dans une totale simplicité et humilité.

Quelle est la spécificité de ce nouvel outil ?

Très simplement, c’est de mettre notre communication à la dimension de l’ambition culturelle de la ville. J’ai commencé à développer cette stratégie digitale en 2019 en commençant par les réseaux sociaux un certain 21 juin, puis en réorientant le plan média ; entre temps, des contraintes budgétaires et une certaine pandémie sont passées par là et le choix d’aider financièrement les compagnies artistiques dans leur process de création a naturellement primé sur la communication. L’aide à la création artistique, l’accueil de compagnies et de projets émergents (rappelez-vous ce qu’étaient l’Usine, le Grenier de Toulouse ou encore Marionnettissimo à leurs débuts et ce qu’ils sont devenus aujourd’hui), l’inscription dans un réseau d’acteurs culturels à l’échelle métropolitaine, régionale, internationale, font partie de l’ADN de la politique culturelle de la Ville depuis plus de 20 ans, mais aussi du point de vue de nos cibles, outre la dimension service public, le fait de proposer une offre culturelle à la fois singulière, de grande qualité artistique (Le Ballet Preljocaj, le Baro d’Evel, l’Orchestre National du Capitole, l’Orchestre de Chambre de Toulouse sont des invités réguliers) et très accessible, faire en sorte que les habitants de la commune soient les premiers et non les derniers à en profiter, de très nombreux événements gratuits comme le week end des Excentriques tout dernièrement, c’est tout cela que le site est conçu pour faire savoir car vous le devinez je suis une des premières fans de la programmation et quasi militante sur le sujet, j’ai d’ailleurs toujours l’envie de partager de tels moments de découverte artistique entre membres du Club !!!Propos recueillis par Guillaume Dufau

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