La soirée SUPERGRAPHIQUE arrive à grand pas !
Rencontre avec Gilles de Kerdrel, le créateur d’Écoutons nos pochettes, qui collectionne les récits où une pochette de disque a résonné, fort.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
De métier, je suis concepteur-rédacteur. J’ai été salarié pendant 25 ans dans des agences de pub pour lesquelles je concevais des campagnes publicitaires. Aujourd’hui, je continue à exercer en tant qu’indépendant, pour me permettre de développer Écoutons nos pochettes.
Quelle transition ! C’est le moment de nous expliquer ce qu’est Écoutons nos
pochettes.
C’est un projet d’écriture participatif, il se compose de récits autobiographiques d’un moment de vie lié à une pochette de disque. Il ne s’agit pas du tout de faire une critique de l’album, ni de raconter son histoire. Pour contribuer, on n’a pas besoin d’être un grand collectionneur de disques ni même un spécialiste de la musique. La seule contrainte que j’impose, c’est de décrire à un moment la pochette du disque.
Je suis d’une génération pour laquelle acheter un disque était très important. La musique, c’était une ouverture sur l’art, la littérature, le cinéma, la politique, à un âge – l’adolescence – où l’on construit sa personnalité et sa culture générale, hors de celle de ses parents. Et, de fait, tous les gens qui ont écrit un récit partagent un point commun : la musique a joué un rôle important dans leur vie.
Chacun écrit sur ce qu’il veut (hard-rock, variété, rock…), sur la tonalité qu’il veut, mais je voulais un fil rouge : la pochette qui est là dans sa chambre d’ado.
C’est un truc de « boomer » alors ?
Non, pas du tout ! Il y a des jeunes auteurs et autrices. La plus jeune avait 24 ans quand elle a publié son 1 er récit.
Comment t’es venue l’idée ?
C’est une idée que j’ai eue quand j’étais encore en agence. J’ai posté mon premier texte sur Facebook, en 2018 ou 2019. Assez rapidement, cela a soulevé des réactions enthousiastes et des envies de participer. Un an plus tard, j’avais déjà une dizaine de textes.
Je me suis dit que ce serait marrant de faire quelque chose de cette idée-là. J’ai trouvé un nom (Écoutons nos pochettes) et une tagline « Quand vos pochettes de disque racontent vos histoires ». Les podcasts sont venus un peu plus tard, en 2020.
J’organise aussi des lectures musicales régulièrement un peu partout en France. Et en 2023, une anthologie réunissant 33 textes a paru aux Éditions Densité.
Peux-tu nous parler d’un récit qui t’a particulièrement marqué ?
Pas vraiment ! Je n’ai pas envie d’en retenir un plus que d’autre. Chaque fois que je reçois un texte, je ressens une forte émotion. Ce sont parfois des textes très courageux, très intimes. Par exemple, il y a en a sur une pochette de Cerrone. Je n’aime pas Cerrone, j’ai toujours trouvé ça nul. Mais c’est l’un des textes qui reçoit le plus d’attention pendant les lectures. C’est un règlement de compte entre une fille et son père, caustique, à la fois très drôle et pas du tout. Cette écriture-là raconte une histoire à l’immense majorité des auditeurs.
Qu’as-tu prévu pour SUPERGRAPHIQUE ?
Je lirai 6 textes. On a prévu avec toute l’équipe de conclure par une lecture chaque école ou type de graphisme de pochette. On a pris une thématique hard-rock, un peu de new-wave et de musique rock des années 70, etc.
Ce qui est passionnant avec la pochette de disque, c’est que c’est avant tout un objet marketing, fait pour vendre. Et certaines sont devenues des objets culte, des objets de passion, de collection. Il y aurait tant dire, on n’aura jamais assez d’une heure !
Pour découvrir Écoutons nos Pochettes, c’est ici : https://ecoutonsnospochettes.com
Article rédigé par Valérie Hameau, Directrice générale adjointe de l’agence Dixxit.
Membre du Comité Editorial du Club de la Com.